Au cœur de la capitale haïtienne, Daniel Saint-Louis fait figure d’exception. Sur une superficie de 21 mètres carrés, dans une zone urbaine, il pratique un élevage combinant tradition et modernité, défiant ainsi les tendances actuelles.
Contre toutes nos attentes, Daniel élève dans son petit bâtiment de 7 mètres par 3 mètres, des poules, des lapins, des pintades et des canards. « Pendant un certain temps, j’avais des cailles également ». Mais pourquoi les mettre tous ensemble alors ? « Si je suivais la tendance actuelle, je devrais mettre chaque espèce dans un bâtiment séparé. Cela me coûterait plus cher en construction et en entretien », répond-t-il.
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En plus d’optimiser son espace, cette approche lui permet de proposer à sa clientèle une diversité de produits frais et locaux, répondant aux besoins et aux envies changeantes des citadins. « Certains clients recherchent de la variété. Ils achètent des poules aujourd’hui, des canards demain et des lapins la semaine suivante. En répondant à cette demande, vous pouvez fidéliser votre clientèle ».
Daniel pratique son élevage dans un bâtiment d’environ 21 mètres carrés dans lequel il ne met pas moins de 3 espèces différentes ensemble. « Parfois, j’ai une centaine de lapins, des douzaines de poules et de canards vivant ensemble ici », nous confie-t-il pour montrer la ressemblance avec l’élevage dans le milieu rural haïtien. Mais ce n’est pas un modèle purement traditionnel, c’est plus un mélange. « Tout comme les pratiques modernes, je les donne des vaccins, des vitamines et parfois des concentrés aux animaux. En plus, j’ai une couveuse pour la couvaison des œufs ».
Grandi dans une famille paysanne à Jacmel, Daniel connaît bien la force de l’élevage traditionnel qui fournit à elle seule 90% de la production animale nationale haïtienne. Ce qui le pousse à expérimenter divers mélanges tout en s’inspirant de ce qui marche sur le net. « J’ai regardé pas mal de vidéos sur le net, surtout celui de Michel BABADJIDE, concernant la maison du paysan. Cette vidéo m’a inspirée ». Il a également pris des formations, nous dit-il. Des formations pour apprendre à gérer son activité, à s’occuper de ces animaux et à comprendre les techniques d’élevage industriel. Ce qui lui a permis de faire cette combinaison innovante et prometteuse en plein cœur de la ville. « Les animaux vivent ensemble normalement. J’ai seulement 5% de taux de mortalité et 100% de réussite en couvaison », nous explique-t-il.
Soyons clair : sur cette petite superficie, Daniel a du mal à répondre à la grande demande du marché. Il n’a pas assez de poules, ni assez de lapins, ni assez de canards. En plus, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce modèle demande une attention bien soutenue : « Lorsque vous avez tous ces animaux différents ensemble, qui ne sont pas vraiment au même stade et qui demandent parfois des traitements différents, l’entretien paraît difficile ». Mais cela ne l’empêche pas de croire énormément au potentiel de ce modèle. « J’ai réalisé mon expérience sur une petite superficie, et j’ai eu de très bons résultats jusqu’à présent ». Les pratiques traditionnelles ont des points forts et des points faibles, tout comme les pratiques modernes. Mais comment pouvons-nous tirer les meilleurs partis de chaque pour répondre aux enjeux actuels de l’élevage en Haïti, surtout dans les milieux urbains ?
« Si je le fais sur cette superficie et que cela marche, je pense que d’autres jeunes peuvent aussi le faire ».
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