Imaginez que vous êtes un Agronome et vous faites de l’agriculture, vous possédez une terre agricole qui vous rapporte 50 000 gourdes l’an. Un jour, quelqu’un vous offre 100 000 dollars pour cette terre.
Que feriez-vous ?
Avec cette question, le professeur Relex ALEXANDRE tente d’exposer la complexité du problème de l’urbanisation de nos terres agricoles, avant de donner clairement son avis:«Nous ne pouvons que freiner l’expansion de ce phénomène ». C’était lors d’une journée scientifique à la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire.
Malgré les défis auxquels l’agriculture haïtienne fait face aujourd’hui, les surfaces disponibles pour ce secteur tendent à diminuer considérablement au profit de l’urbanisation. « C’est le cas pour les grandes plaines en Haïti comme la plaine du Cul-de-sac, la plaine de Léogâne », souligne le professeur.
Des zones qui étaient autrefois des bassins de production se transforment sur les grandes constructions de maisons. Ces terres coutent très chère, raison de plus pour pousser les propriétaires à les vendre.
Que peut-on faire face à ce phénomène ?
Une personne qui s’installe dans les plaines en Haïti, n’investit pas seulement une somme d’argent pour construire une maison, mais elle bâtit également, sur plusieurs années un réseau, un capital social. De ce fait, toute solution visant à déplacer ces personnes aura un coût économique et un coût social très élevés.
Selon le Professeur, ce n’est pas le citoyen qui ne doit pas vendre ou acheter des terres dans les plaines, c’est plutôt l’État haïtien qui doit interdire la vente de ces terres agricoles en les déclarants.